Avez-vous déjà eu l’impression que lire un livre pouvait vous faire du bien ? Qu’un livre pouvait vous ouvrir de nouveaux horizons, d’autre façon d’appréhender la vie ?

Vous avez alors découvert sans le savoir la bibliothérapie. Envie d’en savoir plus ?

Alors cet article est fait pour vous.

Bonne lecture

La bibliothérapie que c’est ?

Il s’agit de l’utilisation du livre comme outil de soin. Plus précisément, la lecture thérapeutique serait source d’apaisement des troubles de la santé mentale (à savoir troubles anxieux, troubles de l’humeur, angoisses, épisodes dépressifs, phobies, troubles du sommeil…) ou de renforcement du bien-être psychologique.

Cette approche vient des États-Unis, mais elle reste très peu étudiée en France où elle est pour ainsi dire ignorée en médecine générale, et quasi-inexplorée en psychiatrie.

La connaissance principale de cette technique provient d’une thèse du docteur Pierre-André Bonnet.

En revanche, au Royaume-Uni, la bibliothérapie se répand, et de nombreuses études y ont été menées. Ainsi, il a été trouvé des résultats probants sur son efficacité, si bien qu’aujourd’hui la pratique médicale y est désormais reconnue. Il existe même un programme qui consiste à prescrire un abonnement en bibliothèque avec une liste d’ouvrages suggérés.

 

le livre un outil de soin

Petite histoire de la bibliothérapie

Quelles sont les origines de cette technique ?

En Grèce, au temps d’Épictète, Platon ou Épicure, la pratique de la philosophie était associée à « la bonne santé mentale ». En effet, elle permettait l’organisation des pensées et des actes par stimulation de la raison. Ils pensaient que la philosophie utilisait la pensée rationnelle, et ils opposaient cela à la soumission aux émotions. Celles-ci étaient rendu responsable de tous les maux de l’âme. En prenant du recul, on n’était plus soumis à la passion et on retrouvait sa liberté.

Il s’agit en quelque sorte du fondement de la bibliothérapie : avoir une perception rationnelle du monde pour contrôler ses émotions.

 

Au 20ème siècle

Marcel Proust, quant à lui dans son livre « sur la lecture », décrit un soin psychothérapique grâce à la lecture pour des personnes atteintes de dépressions. C’est par l’intermédiaire de la lecture qu’elles retrouveraient l’impulsion de guérir à l’aide d’une introspection intérieure. Une lecture thérapeutique en quelque sorte.

Quelques années plus tard, en pleine guerre mondiale, les docteurs de l’hôpital militaire d’Alabama (États-Unis) utilisaient les livres afin de soulager les troubles post-traumatiques des soldats.

Puis, les années 1950 marquent le foisonnement des recherches sur la bibliothérapie dans des champs très variés (soins infirmiers, travailleurs sociaux, enseignement…), en Amérique du Nord principalement, et auquel les libraires ont largement contribué.

En 1961, la définition que nous donnons aujourd’hui à la pratique apparaît dans le Webster International : « la bibliothérapie est l’utilisation d’un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu’outils thérapeutiques en médecine et en psychiatrie ; et un moyen pour résoudre des problèmes personnels par l’intermédiaire d’une lecture dirigée ».

Dans les années 1970, les expériences se multiplient aux États-Unis et en Europe : par exemple, personnes âgées, troubles alimentaires, troubles de l’enfance…

Depuis les années 1980, les bibliothécaires hospitaliers américains et européens entretiennent et encouragent cette pratique médicale.

 

De nos jours :

Mais ce n’est qu’à partir des années 2000 que l’on assiste à l’officialisation de la bibliothérapie, progressivement rendue possible par des chercheurs et organismes d’Outre-Manche principalement.

 

 

Qu’est-ce que la bibliothérapie aujourd’hui ?

La bibliothérapie ne convient pas à tous les patients. Elle est préconisée dans les troubles mentaux légers comme les crises d’angoisse, l’anxiété et la dépression.

25% des français en souffriraient au cours de leur vie.

Pour vous aider à déterminer vos maux, vous pouvez lire mon article : « c’est quoi les 5 blessures de l’âme ? »

 

On peut trouver trois catégories de livres utilisées en bibliothérapie :

Le répertoire classique

Il s’agit des romans, poésie, bibliographie fiction…..

Il agisse par un mécanisme d’identification et apporte un mieux-être au patient.

Les livres en psychologie

Ils peuvent aussi bien décrire un mouvement que d’apporter des informations sur un trouble précis.

 

Les livres de développements personnels

Ils sont appelés par les anglo-saxons : help-self books.

Ils proposent une méthodologie précise pour soulager un mal-être

 

Les livres utilisées pour la bibliothérapie

Efficacité du « traitement »

L’engouement britannique pour la bibliothérapie n’est pas une simple lubie fondée sur une intuition. En effet, une récente étude publiée dans la revue scientifique en ligne PLOS one, affiche des résultats probants quant à l’efficacité de cette forme de soin. L’équipe de chercheurs écossais a réuni plus de 200 patients diagnostiqués dépressifs ; la moitié a été mise sous antidépresseurs quand l’autre a suivi un programme de thérapie au travers de la lecture de l’ouvrage Overcoming depression (Dépasser la dépression) et des discussions liées mises en place avec les psychologues. Au bout de quatre mois, le constat est déjà significatif : 42.6 % des patients-lecteurs ont vu leur degré de dépression réduire nettement contre 24.5 % des malades médicamentés. Après un an, ils sont plus aptes à gérer la dépression que le second groupe.

 

Qu’en est-il en France ?

Très peu de médecins généralistes  connaissent la bibliothérapie, même si certains d’entre eux ont déjà proposés un conseil de lecture en consultation.

Pourtant, ils reconnaissent que la lecture est un bon support pour permettre aux malades de mieux comprendre leurs troubles et ainsi de se poser les bonnes questions.

Leur regard vis-à-vis de la bibliothérapie est donc favorable mais ils hésitent à la recommander, souvent par méconnaissance :

– D’une part car ils craignent de perdre en crédibilité

– D’autre part ils doutent que la technique soit bien acceptée par les patients (cause économique ou intellectuelle)

 

Par contre, la population en générale est beaucoup plus partante ; beaucoup ont déjà acheté un livre pour identifier un problème et le comprendre, pour ne plus se sentir isolé, pour trouver une aide, ou tout simplement pour trouver un apaisement.

 

Conclusion

La bibliothérapie est aujourd’hui complètement reconnue en Grande Bretagne, mais elle se fait attendre en France.

Pourtant, l’apaisement des maux de l’âme ou le renforcement du bien-être psychologique par la lecture résonnent presque comme des effets on ne peut plus évidents.

Au Royaume-Unis des livres sont prêtés pour aider au mieux-être.

La bibliothérapie est progressivement adoptée par d’autres pays comme le Danemark et la Nouvelle-Zélande

Dans un pays où la consommation d’antidépresseurs est la plus élevée au monde, peut-être serait-il bien que les autorités françaises commencent à expérimenter cette méthode.

En attendant n’hésitez pas à aller chercher des réponses dans les livres : ce sont des outils merveilleux. Ils peuvent être des compagnons fidèles et vous apprendre bien plus que ce que votre simple curiosité ne vous permet d’envisager.

 

« La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. »

Victor Hugo

 

La bibliothérapie une thérapie du futur